A fleur de peau, les sens déguisés et le corps recouvert des couleurs qu’elle s’amuse à porter ; Onagre c’est le vent de fraîcheur au sommet des collines - Onagre qui porte à la surface de son corps les blessures d’une fougue, d’une jeunesse décalée. Le début d’une vie adulte menée sur le fil, bercée par les hasards ; elle aime vivre dans l'inexactitude et se laisserait emporter jusqu’au bout du monde sans l’ombre d’un doute. Laissant derrière elle ses craintes et les rares inquiétudes dont elle se débarrasse d’un battement de cil ; Onagre se jette dans l’incertain, en pleine course pour un lendemain. Même lorsque l’habitude la guette, Onagre se tient prête à prendre le large ; basquettes au pieds, les plis de sa robe dans le vent et les yeux dans des horizons encore lointain. Elle tombe, elle se perd mais même dans sa chute tout va bien.
Tant que son coeur bat et qu’il y a de l’air à respirer, au mieux de l’herbe sous ses pieds ; le monde n’est pas si triste que ça. C’est ce qu’elle se dit, sans penser au reste du monde et sans trop penser tout court.
Tout ce qu’elle se répète, ce sont les choses qu’elle n’aimerait pas faire, tout ce qu’elle aspire à esquiver. Onagre elle aimerait éviter de faire le mal, si possible faire les choses bien. Des intentions pures dans un flou abyssal ; elle se cherche, tenant à se prouver qu’elle n’est pas inutile - et un jour sans doute, elle trouvera de quoi la faire briller. Pour l’instant, elle se contente d’exister ; entre l’odeur des cafés, le parfum et les pancakes brûlés. Toujours présente au comptoir, les mains chargées mais l’esprit libre et disponible pour quiconque chercherait un peu de compagnie. Paroles lancées et discussions inlassables la laissant être emportée sur un rythme qu’elle commence à connaître. Jusqu’au bout de la nuit, et jusqu’à ce qu’elle finisse lassée, elle ira voir ailleurs ; de l’autre côté du monde.

to the heart
régulièrement couverte de pansement censés couvrir coupures et autres incidents, la maladresse dans la peau // collectionne les fringues, littéralement // porte des robes et des jupes rarement assorties à ses baskets // les gens qui n’arrivent pas à prononcer son nom la surnomment Nana // peu débrouillarde, elle a l’habitude qu’on lui rende service // adore les enfants // sincère // parle fort // rit beaucoup // influençable // naïve // optimiste // remet rarement la parole des autres en cause, oublie souvent que les gens mentent // aimerait faire quelque chose de bien // gossip avec tout le monde // aime se donner à fond dans son travail // donne elle même des surnoms ridicules aux gens // sens de l’organisation chaotique // rêve d’avoir sa petite maison dans la prairie // adore s’allonger dans l’herbe // aime voyager // très curieuse // spontanée // impulsive // réfléchit peu // se lève tôt // rêve de pouvoir servir les gens à roller, mais ça c’est seulement dans ses rêves // gère comme elle peut les responsabilités, son truc c'est plutôt de demander aux autres de faire des trucs à sa place // supplie les gens pour qu'ils disent oui // casse régulièrement des verres // insouciante

-- ( 1954 ) originaire de Chicago, elle a grandit là bas & a commencé à bosser pour une agence publicitaire ( 1978 ). Elle se donnait à fond, ayant pour motivation de prouver à ses parents qu’elle pouvait s’en sortir sans leur argent. Loin d’avoir été en conflit avec eux ou avoir été menacée d’être déshérité ; Onagre portait la honte de ses années adolescentes. Le temps perdu, l’argent gaspillé ( pardon maman je t’ai déjà emprunté 50$ sans te demander la permission pour acheter des chaussures pardon pardon ) & sur le constat qu’elle n’avait aucun talent - elle a voulu se prouver qu’elle était capable d’apprendre, faire quelque chose de bien une fois dans sa vie.

-- elle a passé 5 ans dans son agence avant de prendre le large à bord d’une montgolfière : ( décembre 1982 ) elle décide de claquer son salaire dans un voyage en altitude, portée par le vent - elle et son collègue étaient censés arriver à une destination mais le sort et leur mauvais sens de l'orientation en ont décidé autrement.

-- pas loin de Tiverbrook, une montgolfière s’est écrasée. C’est ce qu’on pouvait lire dans les journaux, heureusement les deux pilotes étaient en vie. Leur séjour à l’hôpital terminé, ils décident de prolonger leurs vacances dans les environs & s’installent à Tiverbrook dans l’optique de se faire un peu d’argent avant de repartir.

-- Ils ont repris les clefs d'un diner laissé par un-e gérant-e en plein burn out. Ils reçoivent parfois des appels et donnent alors des nouvelles, ils assurent que le four n'a pas (encore) été cassé.

-- ( juillet 1983 ) toujours présente en ville & de plus en plus attachée à celle ci, Onagre aimerait voir les choses bouger, se développer - et elle y participe à son échelle, continuant de travailler quitte à voir la routine s’installer. Elle continue d’envoyer des cartes postales à ses parents, celles avec les plus belles photo de pays tropicaux et elle écrit inlassablement tout va bien.
Onagre y croit, et continuera d’aller de l’avant jusqu’à ce que les organisateurs du voyage en montgolfière la retrouvent et l’engueulent (éventuellement).