se balade toujours avec ses papiers et beaucoup, beaucoup de monnaie - d'une humeur implacablement aimable - elle aime bien les animaux mais pas trop - s'étonne d'un rien - se fiche du tout - aime dessiner ce qu'elle voit et ce dont elle se souvient - Betty aime la musique et danser - contre toute attente elle aime aussi son métier - pourtant Betty apprécie rarement d'être tranquille et s'endort toujours les fenêtres ouvertes sur les bruits de la ville
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En arrivant il y a de cela deux ans à Tiverbrook, Betty s'est, comme à son habitude, retroussée les manches pour trouver du travail, serveuse, agente de voirie, babysitteuse, pour finir par atterrir au cimetière, puisqu'il était plus proche de son tout petit studio. Betty n'aime pas trop marcher pour aller au boulot, traverser beaucoup de rue, tous les jours jusqu'à connaitre par coeur le chemin et s'y sentir si bien. Betty souhaite être sur ses gardes dans la vie mais elle est toujours si désarmée car ce n'est pas dans sa nature de se battre contre les rêveries.

Betty elle s'amuse à chanter à tue tête lorsqu'elle fait la cuisine des airs que l'on connait bien mais avec si peu d'attention (rarement les bonnes paroles remarqueront les passants) (puisque dans son studio du second elle garde les fenêtres ouvertes) (sauf les jours de tempêtes)
Betty parfois elle cite des grands noms dans les librairies puisqu'elle aime bien lire et relire les mêmes livres qu'elle dit (mais c'est hélas rarement les bons encore une fois, soupireront les libraires face à tous ces titres écorchés)

et ça la fait rire, ça la fait beaucoup rire oui ! il vaut mieux rire que pleurer ! toutes ses coquilles, qu'est-ce qu'elle en rit !

Betty à un merveilleux, terrible, vraiment inutile talent, Betty ne vient pas d'ici, mais un peu quand même aussi. Betty a beaucoup de familles, beaucoup d'ami.es, Betty avait des amantes et même un mari. Ah mais tout ça c'était, pas vraiment dans une autre vie, c'était dans un ici d'ailleurs.

étourdie comme elle est, Betty est un vrai passe-muraille, inconsciente qu'elle est. Avant d'arriver ici, Betty a disparu de beaucoup de réalité. Chaque fois, une casserolle brûlante renversée sur sa bouille de bambin, l'accident de bus en rentrant des montagne russes, une fête un peu trop trop arrosées, une femme à la mer, l'avion d'acier qui devient de papier. Betty ne se souvient d'aucune douleur, elle ne se souvient que de l'instant T ou tout cela est arrivé, et puis, et puis ?????

Betty est toujours ici, la casserolle est toujours sur le feu, il y a des légumes dedans, tiens, le bus va bien, si on omet qu'il ne va pas dans la même direction, pas avec les mêmes gens, la fête est finie, d'ailleurs, ce n'est plus qu'un grand champ en pleine nuit...

Betty à une étrange, remarquable, terrorisante maladie, dès que mort s'en suit elle se téléporte dans une autre vie, même place, même heure, même date, pas le même monde, inconnue à cette adresse. Tout perdre et tout recommencer. Parfois dans des réalités vraiment décalées. Petit à petit elle est devenue plus aguerrie moins étourdie, avec un peu de coup de mains, elle s'extirpe de beaucoup de situation in extremis à présent. Mais, inexorablement, Betty ne peux s'empêcher d'être ailleurs.

quelle vie ! semer et ne pas savoir si on récoltera, misère misère, mais il ne faut pas oublier que ça la fait rire Betty, toutes ses histoires à dormir debout.

Betty a déjà passé 10 ans en réalité à Tiverbrook mais ce n'était pas vraiment la même ville évidemment.