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la mort dans nos petits papiers (betty)
Mimi
Mimi



Sam 10 Aoû - 1:51

on va vraiment finir dans un beau fait-divers
il a tout envisagé. poignard enfoncé dans ses tripes pour l'éventrer et lui voler son amour lové dans son coeur, ou encore étouffée sous le poids de la vie et d'un coussin de plumes d'oie, jusqu'à la possibilité de la défenestrer.
à aucun moment il a cillé face à sa décision. tout semblait si net dans sa tête, de l'anticipation jusqu'au geste : ce n'était pas vraiment la tuer après tout, betty serait toujours vivante - mais autre part. et peut-être... peut-être pourait-elle en même temps emporter luis, l'éloigner d'un monde où ni l'un ni l'autre appartenait.

voilà ! il fallait juste qu'ils disparaissent. kaede savait bien que cela finirait par arriver, sous son joug ou non, et qu'il était seulement question de temps. à aucun instant il remit en cause une quelconque morale, une quelconque loi humaine qui l'empêcherait d'agir. luis parasitait son existence, et betty ne venait pas d'ici. il éliminait seulement un surplus au nom de la survie. ou peut-être était-ce pour son propre confort..? la limite entre les deux est presque invisible pour kaede, puisque l'un complète l'autre.

quand il a invité betty encore au diner pour parler avec luis, et qu'il lui a dit,
ça serait sympa que tu viennes à l'appart. ça fait longtemps. il savait déjà quel poison il allait glisser dans la tasse de thé. ce n'avait pas été compliqué à se procurer et cela aurait été encore plus simple de lui tirer deux balles dans le ventre mais il craignait de tâcher le papier-peint, car il ne savait pas si le corps de betty serait toujours ici.

kaede n'a aucun attrait pour l'esthétisme misérable. la mort coulante et romantique ou bien encore les coups de théâtre explosant de nul part n'agitaient pas en lui une attirance malsaine. il est ce genre de personnes indifférentes au dormeur du val, et imaginer betty la poitrine recouverte de rubis rutilents ne lui provoquait pas l'émoi tremblant des artistes. il se contenterait alors d'une bonne dose de ricine et observerait le massacre comme une copie qu'on doit rendre au professeur.

c'est tout cela, tout ce cheminement totalement détaché d'une quelconque réalité, mais n'appartenant toutefois pas au fantasme morbide qui le mène à cette scène de betty et luis, babillant joyeusement dans son salon, pendant qu'il s'affaire tranquillement en cuisine. c'est bientôt prêt. il ne s'excuse pas pour l'attente quand il passe sa tête dans l'embrasure de la porte avec son léger sourire irréfléchi. il n'y a pas vraiment de raison à cela. il prend le plateau avec la fin d'humanité, les tasses déjà servies dans un joli service en porcelaine que sa mère lui a offert s'il était amené à recevoir du
monde, et s'engouffre dans la future salle du crime. il ne tremble pas. c'est mes parents qui m'ont donné ce thé, j'en bois pas souvent solo. j'espère qu'il est bon, tu me diras. et il parle du futur, comme s'il en était réellement question.

ce n'est pas une fin. il en a conscience. seulement du confort, seulement éloigner les complications. kaede n'a pas servi de troisième tasse pour luis, personne n'a jamais fait semblant qu'il était vivant, même pas lui. kaede s'enfonce dans un des deux vieux fauteuils, le blanc de son tee-shirt large jurant avec le vert passé du cuir.
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Betty Moore
Betty Moore



Sam 10 Aoû - 3:04
Dans l'entrée, Betty pose son sac à main et retire ses escarpins, les talons claquent un peu au sol alors qu'elle les range sur le côté (comme elle a l'habitude de le faire).
Elle ne porte pas de telle chaussure au travail, mais pour une fois, avait emmené de quoi se changer directement sur place une fois ses heures terminées. Cette modification de routine ne l'avait pas mise en retard, elle avait bien tout préparé la veille au soir. Ainsi elle ne fut pas surprise par le temps. Et le temps était si important car tout pouvait arriver à tout moment. Ainsi dans son sac plein à craquer Betty, en plus des babioles usuelles qui se perdent entre deux poches et ses affaires de rechanges (une partie tout du moins), laissaient reposer ses petits papiers et ses nouveaux carnets. Les carnet étaient tout aussi important que les papiers, mais là n'est pas encore le sujet.

Comme c'est gentil de l'inviter, Betty adore les dîner ! manger en bonne compagnie est si agréable... ça nous change les idées, et parfois même, permet de les déverser. Chez Kaede les deux s'alliaient pour créer une ambiance molletonneuse. Il y avait le cotonneux sentiment d'être écouté sans remettre sa raison en question mêlé au moelleux d'un petit intérieur, de ces soirées secrètes aux yeux de toustes auquel tout le monde à déjà participé. Ces longs dîners sont en dehors de toute temporalité.

Ainsi il est logique que celui-ci s'étende et ne souhaite pas s'éteindre. Attablé avec Luis, elle raconte une énième aventure de leur époque, leur époque à eux, Luis et Kaede, même s'ils ne s'en souviennent pas, même s'ils étaient autres, elle ne parlent pas d'eux directement, simplement de cet endroit, de certain moment, d'une aventure parmi d'autre, elle donne du contexte autour de leur diverse vie. Le monde dans lequel ils vivaient, ma foi étaient assez différent de celui-ci malgré les ressemblances. Bien sûr c'était le cas pour tous, mais Betty avait bien conscience que les plus intéressants voyages, si on pouvait les nommer ainsi, étaient ceux qui les concernaient même de peu, tout du moins pour Luis. Kaede n'était pas très bavard sur le sujet et elle supposait, que ce n'était pas trop sa tasse de thé toutes ses histoires de passés, d'autres. Après tout l'autre, ce n'est pas soi. Elle ne lui en tenaient pas rigueur, d'ailleurs, c'était sûrement ce qu'il y avait de mieux à faire.

Elle-même espérait avec ses histoires quelques part, apaiser Luis et lui faire comprendre petit à petit, que son Kaede à lui ne deviendra jamais celui d'ici. Elle n'irait pas jusqu'à dire que Luis ne se rendait pas compte que ce n'était pas le bon Kaede duquel il s'était entiché, Luis après tout, était tout à fait apte à le réaliser maintenant. Mais c'était autre chose qui les attachaient elle ne savait trop quoi, bien sûr l'amour de Luis oui mais aussi autre chose. A vrai dire elle ne comprenait pas très bien, comment pouvait-elle ? Toute sa vie elle avait appris qu'en amour, il fallait savoir laisser partir. En l’occurrence, savoir se laisser partir.

Le thé arrive pile au bon moment, dans un creux de discussion. Elle le remercie d'un mot, d'un grand sourire, attrape la cuillère et fait touiller celle-ci dans l'eau moire pour la faire refroidir. Son thé, son sucre, comme d'habitude, bien qu'elle ne vienne pas souvent, mais c'est ainsi qu'elle le prend à tous les cafés à tous les bars. Elle jette un coup d’œil à l'heure, la nuit s'active. Elle retire la cuillère et la fait tinter sur la lisière.

Oh tu sais je ne suis pas très difficile, en tout cas il sent très bon ! La prochaine fois, je t'apporterai de mon favoris pour compenser.


et, sur ces mots prononcés avec entrain à l'idée de ce si banal futur, elle attrape la hanse d'une main, le corps de l'autre. C'est une chaleur si douce qui se diffuse dans sa paume, presque piquante, ça ne la dérange pas, elle ne l'aime pas tiède. Après tout il y a quelque chose d'excitant à approcher du thé ou du café et sentir d'avance frémir ses lèvres tandis qu'elles se demandent si on y va brûler leur candide baiser.  
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Mimi
Mimi



Sam 10 Aoû - 3:25

on va vraiment finir dans un beau fait-divers
l'entendre dire ces quelques mots, cette petite projection du destin, de leurs habitudes simplettes, de leur vie roulant sans jamais dévier (pour l'instant), ça réveille quelque chose en lui.
ça serait plus confortable.
ça serait plus confortable, sans elle.
ça serait plus confortable, sans lui.

mais est-ce qu'il en a envie..? est-ce qu'il a envie de se déparier de cette chaleur devenue familière, au-delà des quelques larmes qui seront versées par la réalisation du manque, est-ce qu'il a envie de céder la vie douce contre la survie ? sa respiration se bloque sans qu'il ne se rende vraiment compte. et dans le gris uniforme de son esprit se forme une petit tâche noire, qui grandit encore et encore en un doute énorme, le temps que betty pose ses doigts pour se saisir de la tasse. il peut encore empêcher le baiser - il peut - kaede ne réfléchit pas, en réalité. il y a un instinct de protection, contre lui-même donc, qui hurle qu'il doit empêcher ça alors il le fait. dans le petit salon aux couleurs dépareillées, il n'y aura aucune mort.
il n'est pas prêt à la voir s'évaporer.
quand il s'élance, il n'a aucune honte. quand il lui avouera, il n'en aura pas non plus. il manque à kaede cet infime détail qu'on nomme la dépersonnification et qui permet de prendre un recul immense et pesant sur la situation. il se contente de constater et là, il constate que tout d'abord il voulait la tuer, et que maintenant il n'en a plus envie.

ils ne sont pas très loin, le fauteuil est tout prêt de la chaise. attends ! il s'écrie, soudainement en se levant. luis écarquille les yeux. lui, en tentant d'attraper le récipient, le renverse sur la table. il relâche soudainement. kaede est brusque et maladroit. écarte-toi, écarte toi ! l'esprit reste silencieux, la gorge serrée. il ne peut pas proposer d'aide. il recule d'un ou deux pas, se cogne contre le fauteuil, et s'assure que betty a effectivement reculé sa chaise et donc ses jambes de là où s'écoule le liquide brûlant de la table, en minces filets dégoulinant. reste assise.

il va dans la cuisine en jurant, sans méditer sur ses actes, et se saisit de quelques torchons pour venir éponger sa sottise. il les jette à plat sur la table et sur le sol pour qu'ils absorbent le tout.
je suis désolé, j'aurais pas dû être aussi brusque. pas d'explications pour l'instant.
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Betty Moore
Betty Moore



Sam 10 Aoû - 19:55
Betty sursaute à l'interjection, la tasse a à peine eut le temps d'être décollée de la nappe. Figée, ses doigts sont crispés contre la céramique. Sa surprise ne s'arrête pas là, elle continue car tout est si rapide lorsque Kaede dans une arrachée maladroite renverse le thé. La robe de Betty est éclaboussée de une ou deux gouttelettes mais personne ne s'en préoccupe même pas elle, son corps répond mécaniquement aux ordres du jeune homme. Dans la précipitation elle se lève même, déjà prête à aller chercher des torchons, mais encore une fois lorsque Kaede lui demande de s'asseoir elle pousse simplement un peu la chaise de côté avant de s'installer à nouveau.

Ses mains repassent les plis de sa robe. Tandis qu'il s'excuse de sa brusquerie, Betty se détend d'un rire aérien. Une chape de sérieux est tombé dans le salon, ce n'est pas un état dont elle est particulièrement friande. Elle se penche et tend son bras pour redresser la tasse en faisant bien attention de ne pas se mouiller le doigts.

Ce n'est pas grave, même si tu viens de te souvenir que la boîte est périmée ou que sais-je, c'est pas comme si j'en serai morte tu sais ! Et elle s'esclaffe, ça la fait rire, ça lui aurait parut fou. Je n'ai pas un grand palais, sûrement que je me serai rendu compte de rien. Tu te rend compte ! Le crime parfait !

Et elle soupire, satisfaite de l'image qu'elle aurait peut-être chopé un mal de ventre, et que rien que pour cela Kaede puisse être aussi preux chevalier. Elle ne pouvait pas s'empêcher de trouver ça drôle ! Et puis qu'est-ce qu'ils avaient avec leur airs grave, ce n'est rien, ça arrive ! Ça fera une histoire touchante à raconter plus tard !

ça ne lui viendrait pas à l'idée Betty, d'avoir été un instant, dans ce si cosy salon, en territoire ennemi. Comment pourrait-elle l'imaginer ? Et ces airs grave ? cette précipitation à l'empêcher de consommer un délicieux thé ? Kaede n'a jamais été du genre à prendre des pincettes, ni à être filou, en tout cas pas devant elle. Kaede toujours si honnête, carte sur table dans ses pensées. Comment pourrait-elle douter ? Qu'on l'aurait prévenu qu'elle y aurait même pas cru.

Tu veux que j'aille faire réchauffer de l'eau, ou on s'arrête là pour aujourd’hui ?


Décidée à plaisanter un peu plus longtemps, elle se relève, ne voulant décidément, pas rester en place, et passe derrière la chaise. Tenant entre ses mains le dossier, elle n'attend qu'un oui de sa part pour aller remettre en route la bouilloire dans la cuisine.
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